Carmel City n'est pas tout à fait la ville rêvée. C'est un petit patelin tranquille et sans histoires, aux quelques âmes fatiguées. Sa seule heure de gloire ? Quand parait le journal qui lui est dédié : le Clairon. Encore faudrait-il que quelqu'un le lise.. Son directeur est Doc Stoeger, qui n'est pas vraiment un Doc, d'ailleurs, mais qui n'est pas sans rappeler le Duc Lebowski de par son attirance au whisky (même s'il n'aime pas vraiment ça..) et son attitude de branleur. Doc en a franchement marre de n'avoir rien d'intéressant à publier et aimerait voir un peu plus d'action à Carmel City, dont la seule activité tourne autour du bar de Smiley aux allures de saloon un dimanche après-midi. Grand amateur de Lewis Caroll, il se laissera gagner par l'étrangeté de l'inconnu qui se retrouve chez lui un soir de bouclage pour lui faire une étrange proposition, ponctuée de citations d'Alice au Pays des Merveilles.
Pas besoin d'être très enthousiaste à la prose de ce dernier pour dévorer cette histoire hallucinogène à l'arrière goût de cauchemar délirant. A la seconde même où Doc Stoeger émet son souhait de voir quelque chose se passer, on sait pertinemment que tout va commencer à se bousculer, comme une course poursuite, entre la Reine Rouge et le lapin blanc. Accidents, fous évadés, gangsters, braquage, et tête mise à prix.. C'est incroyable ce qu'il peut se passer en une nuit. Allez donc essayer de convaincre les autorités de la ville, quand vous êtes déjà catalogué comme cinglé, que tout se passe comme une partie d'échec dégénérée, orchestrée par.. Par qui d'ailleurs ?
Parfois la réalité est bien trop proche de la fiction, et moi j'adore ça. Tranchons-nous la tête !
par Mrs.Krobb
La nuit du Jabberwock de Frederic Brown
Littérature américaine
Rivages noir, février 2007
7,50 euros
Beware the Jabberwock, my son!
RépondreSupprimerThe jaws that bite, the claws that catch!
Beware the Jubjub bird, and shun
The frumious Bandersnatch!
Un verre de whisky ?