J'ai plongé avec les personnages de ce roman, en plein Enfer italien. Gaudé sait y faire pour rendre la mort douce, belle et attirante, loin des clichés et autre pathos sur le deuil.
Cette cruauté avec laquelle Laurent Gaudé joue tout au long du roman, à voir ses personnages se décomposer, que l'espoir n'existe plus et qu'il faut faire preuve de démence pour y survivre. Cette cruauté est sublime.
Pour vous donner un avant-goût l'histoire se passe à la fois dans les années 80 à Naples, un petit garçon de 6 ans se prend une balle perdue, point de départ de la descente aux enfers de ses parents qui n'arrivent pas à faire le deuil.
La seconde partie se déroule en 2002, où l'on suit ce même petit garçon 22 ans plus tard, qui vient de tuer son meurtrier.
Oui ça semble bizarre, oui le côté fantastique peut ne pas plaire. Mais putain c'est bon, beau et bon. De quoi donner envie de se taper la bibliographie entière de l'auteur.
Ce livre est dur. A lire pour la douleur, pour les tourments et pour le sadisme d'un auteur qui s'acharne avec génie sur ses personnages.
par Loubard
La Porte des Enfers par Laurent Gaudé
Littérature française
Actes Sud, juin 2010
7,50 euros
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