Norm Vanderkool est un vieux fermier usé physiquement et abimé par les désillusions, et sa femme Jeanette présente tous les symptômes d'Alzheimer, récitant de temps à autres, pour se donner l'impression de ne pas perdre tout à fait la boule, des observations scientifiques, telles que : les requins existaient avant les arbres, tous les ours polaires sont gauchers.. Mais le plus bizarre d'entre eux est leur fils Brandon, géant autiste trop materné, engagé récemment dans la police des frontières entre Etats-Unis et Canada. Il ne vit que pour les oiseaux, et un petit peu aussi pour Madeline, la fille d'un professeur à la retraite très réac, qui cultive des plants de canabis pour se faire de l'argent de poche.La personnalité de chacun des protagonistes à elle seule vaut le détour, chacun y va de ses préjugés, de ses peurs, de ses faiblesses, et tout le monde se retrouve emmelé à des trafics crapuleux, jusqu'à ce qu'il devienne impossible de ne pas voir partout des actes terroristes. Canada et Etats-Unis sont officiellement en guerre et chaque petit dealer du dimanche est considéré comme un bandits de haut niveau. Brandon, qui n'a pas vraiment eu la chance d'avoir les bonnes fées au dessus de son berceau se retrouve aclamé en héros au vu du nombre d'arrestations qu'il a engendré.
Loin de l'atmosphère banlieue américaine plan-plan où il ne se passe rien sinon l'ennui le plus total, l'auteur nous pointe du doigt les a prioris et les combats quotidiens encore trop en retard sur notre temps. Il se permet de faire passer tous les donneurs de leçons, les commères, les grandes gueules et consorts pour des imbéciles heureux et pose sur un piédestal modeste et attendri les reclus, les bras cassés, les marginaux et les prétendus terroristes de notre époque. A lire donc, si vous vous sentez petit oiseau ou pied de nez envers l'Etat.
par Mrs.Krobb
A vol d'oiseau de Jim Lynch
Littérature américaine
Editions des deux terres, août 2011
22,50 euros
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