vendredi 13 janvier 2012

"United colors of crime" - Richard Morgiève

De l'avantage de travailler dans le centre de Paris où l'on croise pas mal d'auteurs. Après Caryl Férey, nous avons Richard Morgiève, un grand homme très sympathique qui m'a fait l'honneur d'un exemplaire de son livre dédicacé, United colors of crime.

Ici, un petit air de Zébulon, mais dans le désert du Texas. Chaim Chlebek est déjà mort deux fois : la première, pendant la guerre - sauf que c'était pas vraiment lui, puisque lui, c'est Ryszard Morgiewicz et qu'il a juste pris l'identité d'un mort, et la deuxième, massacré par des hommes à cheval. Mais là aussi, il en réchappe. Et la mort, il en connaît un rayon, depuis que sa mère est morte après un viol et son père suicidé, plus quelques crimes mafieux à droite à gauche. Bref, Chaim fuit pour survivre, même s'il ne sait pas bien à quoi bon. Jusqu'à ce qu'il tombe amoureux de la belle squaw qui l'héberge.

C'est un roman d'action immobile comme un long recueillement sur le statut de l’être humain. Tel un animal laissé pour mort sur la route en quête d’identité, le héros va se battre contre le désert métaphysique, entre le racisme virulent et l’amour interdit. Le récit est entrecoupé de flashbacks-bastonnades avec la mafia, de bing bing boum boum, de chasse à l'homme avec des vilains méchants. L'ancien gangster découvre le calme en même temps que la violence verbale des hommes qui ne savent pas vivre ensemble, à l'idéologie presque nazie. Il laisse tomber le bling-bling contre une virée à cheval dans les forêts, il venge la mort des animaux sur le bord de la route et fait des bras de fers avec le prêtre pour laver son âme et peut-être, épouser l'indienne énigmatique qui lui retourne le coeur et le corps et pour qui il est prêt à tout sacrifier.

Ne cherchez plus, vous avez votre livre de l'hiver, accompagné d'une soupe de cheddar brûlante et d'une canette de bière glacée.

par Mrs.Krobb

United colors of crime de Richard Morgiève
Littérature française
Carnets nord, janvier 2012
18 euros

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