lundi 2 avril 2012

"Gringo Shaman" - Rolland Auda

J'ai pas la prétention d'savoir critiquer. Ni la verve, ni l'expérience pour. Par contre j'arrive à ressentir, être sensible à c'que je lis. Et quand quelqu'un comme Rolland Auda (que j'connais pas j'vous jure) raconte l'histoire de Robin, merde. Merde j'ai eu l'impression de m'entendre parler.

Phrases courtes, coupées au hasard (qui n'en est pas vraiment un et qui fait les choses bien), mots balancés comme ça, avec violence, aléatoirement pour donner quelque chose de.
Tu me suis ?

L'histoire pour le moment on s'en cogne un peu. Putain que j'aime la littérature accessible, pas pompeuse mais qui s'écoute comme une chanson rock, gueulée avec une boule de bile nerveuse à la place du palpitant. Une rage d'ado qui se dépucelle, s'exprime sur un refrain de Mano Negra. Gringo Shaman est esthétique, au sens poétique. Et vice versa. Y'a comme un goût d'marginalité façon début des années quatre-vingt dix. Bing !

D'habitude, lorsque je lis un roman j'imagine comment réaliser le film à hauteur de mes neurones. Pour la première fois, j'ai vu chaque case d'un storyboard, d'une bande dessinée. Un putain de truc urbain qui démarre normalement, puis qui finit par prendre aux tripes.

On va arrêter les frais niveau masturbation mentale et rentrer dans le vif ...

Robin a 18 ans, vient d'empocher son bac et sait pas trop quoi foutre de sa vie. Pas du genre insensible aux influences indo-espagnoles. Un jour de vandalisme, il se tape un trip en direct. Un trip façon shaman (sans blague ?) qui le mènera jusqu'en Equateur.

Je veux pas en dire plus. Prenez juste une heure ou deux pour lire le bouquin. Ca se prend comme on gobe une pilule. C'est psyché (beaucoup), c'est fou (un peu), c'est écolo (dommage) et ça laisse pas de mauvais goût dans la bouche.

Un voyage entre la France et l'Amérique du Sud, avec une bande son de chanteurs français déprimés et dépressifs, de pop rock indé et de musique classique.

En somme, c'était pas gagné d'arriver à me faire bander. Me suis fait moucher. A conseiller à tous les petits cons férus de littérature de voyage (les autres aussi). Si ça vous a donné envie d'acheter le routard de l'Equateur, c'est que vous avez ressenti la même chose que moi, sinon vous pourrez toujours continuer à dégueuler sur Florent Pagny.

Si y'en re-na, j'en re-veux !
par Loubard
Gringo Shaman, de Rolland Auda
Littérature française
Collection Exprim'
Sarbacane, septembre 2008
10.00 euros

6 commentaires:

  1. Hello l'ami, on adooore cette chronique (Rolland en tête, je peux en témoigner)

    >> mais faut que tu lises son deuxième, Le Dévastateur… là tu vas exploser en vol !!! Le "Livre sans nom", tu diras ? Un amuse-gueule, en comparaison !!!!!!!

    Bravo pour ton boulot en tout cas.

    Tibo

    Je remarque aussi que par un fait étrange, nos lectures du moment se croisent régulièrement – après Cujo et Shinning, le cultissime comics The Boys…

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  2. Salut Tibo !

    Ben ouais j'avais noté Le Dévastateur mais j'arrive pas à l'avoir en commande à ma librairie et comme on est pas en compte chez vous ...
    Mais j'avais clairement apprécié la présentation du bouquin au petit dej'
    Je suis entrain de m'avaler Last exit to Brooklyn là. J'ai envie d'écrire, faut juste trouver le sujet !

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  3. >> Ben suffit de demander, si t'en veux y en a ! Aux bons libraires, on ne refuse rien !
    Je te l'envoie où ?

    Last Exit… Tu sais que c'est un de mes livres culte, ça ? Enfin, juste après Requiem for a dream (traduit sous le titre Retour à Brooklyn)

    De mon côté j'en suis à la page 700 du Fléau de Stephen King (qui en compte près de 2000, donc j'ai de la marge), et je prends un pied énorme. En fait, à part Clive Barker et un peu Le dernier contingent, je n'arrive à lire rien d'autre tellement c'est bon, King !!!

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  4. Je vais te filer mon adresse sur Facebook ce sera plus simple et je ferais tourner aux collègues après !

    J'avais bien pris mon pied sur Retour à brooklyn, je l'ai trouvé encore plus glauque que le film et Harry encore plus paumé.

    J'ai mis de côté Cujo (3ème King que j'ai lu), je le trouve bien mais sans plus. Par contre je trouve que King maîtrise complètement au niveau déjanté et il a un regard sur l'enfance qui est vraiment bien exploité. Les angoisses, les phobies, les crises (Shining et Carrie). Bref c'est d'la bombe.

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  5. Il faut lire la série de la tour sombre de Stephen King !

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  6. La Tour sombre, je me le réserve pour bientôt en effet…
    Et sur l'enfance, c'est très bien vu, on sent que ce mec a compris un truc tout bête ; nos pires peurs sont celles de l'enfance, et/ou… les peurs pour nos enfants, une fois qu'on n'a plus l'âge d'avoir peur. C'est ce que j'ai aimé dans Cujo, cette scène où la mère se dit : en courant, j'ai une chance d'échapper à ce foutu clébard. Mais il y a le gamin, et si jamais elle échoue, elle sait qu'il la verra se faire écharper… Elle n'a pas peur pour elle, mais pour lui. Ça, c'est fort !!!
    Bon, je vais essayer de tenir jusqu'à ta chronique sur le Dévastateur (si si)

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