Fuck America est le premier tome de la trilogie qui est composée aussi de Le Nazi et le Barbier et de Nuit. Romans très inspirés de la vie de l'auteur, dont l'alter-égo se traduit par le biais de Jakob Bronsky, fils d'une famille rescapée des camps de concentration. Il raconte son quotidien à la façon d'un journal intime, voire carrément comme un dialogue intérieur où il n'hésite pas à se parler à lui-même, se réprimander, se pousser au cul pour vivre sa vie de survivant. Aujourd'hui fier habitant de New-York, il peine à recoller ses souvenirs de guerre pour en faire un roman, qui s'intitulera Le Branleur. Il peine encore plus à amasser assez d'argent pour vivre au jour le jour et collectionne les boulots minables dans lesquels l'investissement sera son dernier atout. Mais surtout, c'est un doux menteur pour qui l'imagination est le seul échappatoire à la réalité sordide, et il n'hésite pas à bonimenter pour nous faire sourire.
Si vous n'aimez pas trop, vous non plus, les témoignages affreux de la Seconde Guerre Mondiale, vous pourrez quand même, avec aisance et sans aucun problème, vous jeter (oui, vous jeter, littéralement) dans le récit de Jakob Bronsky, un jeune homme déjà trop vieux au verbiage crasseux, monosyllabique, teint de mauvaise volonté, d'un sérieux manque sexuel et d'un humour propre aux vagabonds aigris. Au final, c'est plus la vie d'un homme fauché à New-York qu'un souvenir de guerre, et c'est un petit bijou d'humour noir.
La suite à venir bientôt pour moi. A voté !
par Mrs.Krobb
Fuck America de Edgar Hilsenrath
Littérature allemande (traduction par Jörg Stickan)
Points, mars 2010
7,20 euros
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