mardi 27 novembre 2012

"Qui touche à mon corps je le tue" - Valentine Goby

Valentine Goby je pense que si elle me parlait un jour je lui offrirai un chocolat chaud pour qu'elle me raconte ses histoires qui sont bizarres. Ce serait dans un café sans beaucoup de lumière, et elle parlerait tout bas. Je ferai pas semblant d'écouter, juste d'avoir l'air intelligent et de comprendre les mots compliqués qu'elle utilise.

Ok j'l'avais cherché un peu. C'est à cause du titre que Pupilles ont supplié Volonté d'envoyer Bras mettre le livre dans mon sac pour le lire.

C'est l'histoire de deux dames, et d'un monsieur. La première dame elle a mal à son bidon, y'a un enfant dedans mais elle elle en veut pas trop trop alors elle saigne beaucoup. La deuxième dame elle permet aux femmes comme la première dame de pas avoir d'enfant, on dit d'elle qu'elle est une faiseuse d'ange, mais moi je considère pas vraiment ça comme étant criminel, alors je dirais pas qu'elle tue des enfants. Le monsieur il fait ce qu'on lui dit de faire, c'est à dire que quand par exemple quelqu'un "tue des enfants" il doit passer à la guillotine, le monsieur il appuie sur le bouton, c'est à dire que c'est le bourreau.

En fait ça se passe à une époque que nous on connaît pas sauf dans les livres. En 1943. Du coup on pouvait avoir des ennuis jusqu'au cou quand on était pas un bon petit citoyen.

Voilà, en fait Valentine elle utilise plein de mots, plein de façons de décrire, elle rentre dans l'intimité de trois personnes. Elle les expulse, les manie, les protège, les rend humains, dégueulasses, cruels. Elle sait se servir de son stylo et pour parler d'un truc comme ça c'est pas super évident évident. Je dirai qu'elle est fortiche, à proprement parler.

C'est pas triste. En fait c'est horrible. Chaque corps n'est pas maître de lui-même, on les pousse à faire des choses qu'ils ne veulent pas. On dissocie l'Esprit du Corps. En fait il y six personnages ici. Ceux que j'ai parlé au dessus, et leur corps.

Au fur et à mesure que j'effeuillais le livre, mes doigts se crispaient, quitte à recevoir des petites décharges électriques ou avoir la tête qui tourne à force d'imaginer ce que peuvent ressentir Lucie, Marie et Henri. Jamais on pourra vraiment, mais n'empêche. Je trouve ça super fort. De transmettre.

Le corps, c'est un copain, un ennemi, quelqu'un que tu peux apprendre à connaître ou qui peut te surprendre sans crier garde. 'Fin moi c'est comme ça que je vois les choses, et le livre il m'a dit "on pense pareil, mais je vais monter un cran au dessus et vlan dantagueule".

Pardon, j'm'ai fait sonner.

par Loubard
Qui touche à mon corps je le tue, de Valentine Goby
Littérature française
Gallimard, janvier 2010
5.30 euros

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire