dimanche 26 mai 2013

"Tortilla Flat - John Steinbeck"

Si Huckleberry Finn et Tom Sawyer avaient eu un deuxième papa, il s'appellerait John Steinbeck. Pourquoi ? Parce que la soif de liberté, l'ironie constante et l'impossibilité de trouver un personnage très très méchant dans Tortilla Flat est inconcevable.

Et je sais pas d'où ça m'est venu mais si Wes Anderson se mettait à faire sa version de O'Brother, ça donnerait un peu ça (aussi).

Une narration fluide, qu'on sent couler comme du vin pas cher mais qui met bien bien ben. La définition de l'Amitié à l'état pur avec ses chagrins d'amour, ses bagarres, ses envies de protéger, de partager, de raconter des histoires de fantômes, de prévenir, de guérir, de voler. BREF la putain d'Amitié qu'est pas donnée à tout le monde.

L'histoire de Danny et ses compères. Des paisanos, des petits gars simples mais doués de réflexion. Leur réflexion surtout. Des logiques implacables qui permettent au lecteur de rigoler à haute voix dans le métro comme si on était dans la même cabane que les héros à partager un bon gallon de pinard de derrière les fagots.

Danny hérite de deux maisons dans un quartier pauvre de Californie, devient malgré lui propriétaire et prend l'ascenseur social dans la ville où .. Non attendez. En fait Danny s'en branle totalement. Il veut juste être libre, boire du vin et avoir ses copains sous la main. Pour le reste, le feu et l'ennui s'en chargeront.

L'histoire du Pirate et de ses chiens, de trésors enfouis qu'on retrouve le jour de l'année où les esprits laissent des lueurs bleues dans la forêt. De Pilon, crapule de naissance qui sert à la fois de bonne et de mauvaise conscience, de Jésus Maria le bon samaritain toujours prêt à filer un coup de main, ... une camaraderie pittoresque qui dénonce les injustices sociales, qui profite des femmes de petite vertu et les couvrent de cadeaux.

Je savais pas trop comment imaginer le mot allégresse quand je l'avais écouté pour la première fois. En fait maintenant que je me rappelle de la définition je sais que c'est exactement le sentiment qui se dégage de ce foutu bouquin.

Y'a pu qu'à faire comme eux, pire qu'eux, c'est (sensé être) bientôt l'été. Qui c'est qui veut s'arracher avec moi ? On se nourrira de haricots parce que ça rend la santé bonne, de vin parce que ça fait chanter, parler des femmes, pleurer, rigoler et se battre pour ensuite redevenir les meilleurs copains du monde.
Alors t'es cap ou t'es pas cap ?

par Loubard

Tortilla Flat, de John Steinbeck
Littérature américaine (traduction de Brigitte V. Barbey)
Gallimard, avril 1972
6.50 euros 

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