samedi 27 juillet 2013

"Le loup des mers" - Jack London

Humphrey Van Weyden alias Hump, est un critique littéraire américain renommé. Pas d'bol pour ce Monsieur qu'a jamais vraiment rien fait de ses 10 doigts à part gratter du papier, un jour de gros temps dans la baie de Frisco, PLOUF y tombe à la flotte et se fait repêcher par le capitaine d'une goélette phoquière. Loin, bien loin des salons tout proprets où les intellos discutent sagement entre gentlemen, Hump, séquestré, va devoir se salir les mains et s'intégrer à l'équipage (vraiment) cradingue et (vraiment) violent du Fantôme.

Pourquoi le "Loup des mers" ? Rapport que le capitaine du sus-nommé Fantôme, c'est Loup Larsen : Le Loup. Larsen c'est la crevure de base, le mec qui va t'en faire baver juste parce qu'il le peut, parce que c'est un mastodonte et que si tu l'ouvres un peu trop à son goût, bah il peut t'éclater ta jolie bouille d'une pichenette. Barbe Noire en moins sympa.

On a nos deux héros, genre le bon et la brute, un décor maritime, les matelots de l'équipage qui gravitent autour et c'est parti pour 256 pages de tempêtes, de rixes, de mutineries, de carnage de phoques, et de termes nautiques inconnus des terriens que nous sommes. Mais c'est pas tout. Le Loup est en fait un putain d'autodidacte intellectuel, alors pour se changer les idées, et parce qu'il peut pas tellement discuter philo avec ses gars, il convie Hump, son pantin préféré, à des séances papotages et là attention ! C'est le combat entre l'humaniste et le nihiliste, le matérialiste et l'utopiste, bref, tous les trucs opposés en -iste-.

Jack London j'avais lu Martin Eden, et bon, y'avait un truc qui me titillait. Beaucoup de pathos, d'emphase, de tragique, d'auto-apitoiement, moyen ma tasse de thé. On retrouve pas mal de ces aspects dans "Le loup des mers", et l'emploi de la terminologie marine ralentit souvent le rythme. Tant pis, ça m'a pas empêché de le dévorer : la plume du Jacko est définitivement inimitable, et en une phrase on se retrouve immergés dans ce milieu infernal où le bien et le mal n'ont plus vraiment lieu d'êtres. C'est la loi du plus fort, un point c'est tout. Quant aux descriptions du Loup et de la mer, magistrales je vous dis. Si vous avez envie de vous rafraîchir un peu les idées avec quelques embruns philosophiques, il ne reste plus qu'à vous laisser porter par le roulis Londonien.


                                                                                                                                                Par Sylphide

Le loup des mers, de Jack London
Littérature américaine (traduction par Louis Postif)
Phebus, avril 2002
10,80 euros                                                                                                                          

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