dimanche 28 juillet 2013

"L'île de Jamais Jamais" - Javier de Isusi

Alors encore une fois, je m'attaque à une série par le milieu, sans faire exprès toujours, mais ça tombe bien : ici non plus, il n'y a pas besoin du premier tome des aventures pour comprendre la suite de l'histoire. L'île de Jamais Jamais est le deuxième opus des Voyages de Jean Sans Terre, saga de quatre bandes-dessinées au goût de voyage, d'aventures insolites et un peu politiques.

Vasco continue de rechercher son vieil ami Juan, disparu depuis quelques années, en suivant sa trace par le biais de rumeurs, d'anecdotes et de souvenirs qu'en ont les personnes qui l'ont connu. De ce qu'on en sait, c'est un sacré baroudeur avec une histoire un peu obscure, qui a laissé ses traces un peu partout autour de l'Amérique Centrale et Latine. En revanche, Vasco lui a parfois du mal à se sentir à sa place sur ces terres, et son statut d'étranger ne l'aide pas à poursuivre ses recherches, mais l'amène souvent à se mêler à des histoires qui ne le regardent pas. Enfin, la soif d'aventure et le manque de piste à suivre aidant, il fait son chemin comme il peut, parfois avec bravoure, parfois non.

Si vous aimez les oeuvres qui font références à Peter Pan, vous allez être servis. Notre héros se retrouve perdu sur une île avec pour seule indication : "Deuxième à droite et puis tout droit jusqu'à la Martin". Ca vous dit quelque chose ? Cette Martin dont il est question, c'est une coopérative agricole où Vasco va s'échouer après une brève entrevue avec ce qui semble être un alter ego de Peter Pan, qui le retrouve par hasard dans la forêt après qu'il ait ingéré par erreur des champignons psychédéliques. Phase dans laquelle on retrouve non seulement des passages tirés de Peter Pan, mais aussi du Petit Prince de Saint-Exupéry.  Ce garçon s'avère être un des nombreux enfants qui ont échoué dans un centre d'accueil pour orphelins - dirigé par des gros bonnets crasseux et sans coeur mêlés à de sales histoires de guerres civiles - et qui se sont enfuis avec une seule idée en tête : la vengeance.

Sans trop plonger non plus dans la triste réalité de ces pays, Javier de Isusi arrive à composer avec beaucoup d'étoiles dans les yeux, une bonne dose de mythes et de légendes urbaines, un côté très littéraire ponctué de quelques moments surréalistes, mais aussi avec des illustrations efficaces, sans fioritures. Les personnages sont authentiques et on se croirait presque en vacances avec eux, ce qui nous donne bien envie de repartir pour la suite des aventures. En plus de ça, vous avez à la fin une super post-face pour vous expliquer le pourquoi du comment de cette histoire.

par Mrs.Krobb

L'île de Jamais Jamais de Javier de Isusi (scénario et dessins)
Bande-dessinée espagnole (traduction par Alejandra Carrasco)
Rackham, janvier 2008
17 euros

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