jeudi 28 novembre 2013

"Berceuse pour ma mère" - Juliàn Herbert

Il y a des romans d'auto fiction. Plein. Des tonnes à pu savoir quoi en foutre ni comment les vendre. Alors un jour 13e Note tombe sur un hommage qu'on veut rendre à une mère et décide de le publier.

Et si t'es pas taillé pour bouffer des ovnis littéraires, tu vas à peine comprendre ce qui t'arrives avant la première moitié du bouquin.

Juliàn est un fils de pute. J'vous jure c'est pas pour être méchant envers les prostituées que j'dis ça ni contre Juliàn que je connaissais absolument pas avant d'lire l'histoire mais c'est vraiment l'enfant d'une dame qui troque son corps contre de l'argent. Voilà. Et comme personne n'est éternel, elle a une leucémie. Pendant qu'elle se bagarre contre sa maladie, son fils (loin d'être prodigue, juré) écrit sur son ordinateur portable au sujet de sa mère.

Faut être calé en culture sud américaine j'vous préviens tout de suite. On sent direct le poids que pèse l'opinion publique de ce pays. L'auteur couche sa poésie dans un pieu de blasitude. Qu'il parle de sa souffrance à l'idée de perdre sa mère où qu'il décrive à quel point il la déteste. Les mots s'alignent les uns à la suite des autres, comme quand on écrit sous transe. Lassé de la corruption et de la flemmardise qui règnent dans les couloirs des hôpitaux, de l'Administration, du côté absurde et morbide de la violence qu'on a du mal à prendre au sérieux tellement elle tourne parfois au ridicule.

Des souvenirs d'enfance, de la vie de sa mère, d'un voyage imaginé et des hallucinations crées pour cause de fièvre, de petits cours d'Histoire et de Justice mexicaine, Herbert dégueule un grand coup de bile qui colle sur le papier. L'écriture n'est pas fluide, elle est complètement éparpillée. Le manque de concentration d'un ancien cocaïnomane peut produire quelque chose de complètement original.
Juliàn se fout de notre gueule par moment, il s'amuse de son lecteur, il s'en branle totalement. Sa mère va crever, point.

J'saurais pas dire si j'ai adoré ou pas du tout aimé. Pour l'originalité j'tire ma casquette c'est clair. Pour l'intérêt culturel aussi, ça fait du bien de lire de la litté hispanophone de temps en temps surtout quand c'est aussi blasé que ça.

Pour le reste j'vous laisse avoir votre avis. D'ailleurs donnez-le moi ça m'intéresse (limite tu m'payes un coca et on en cause autour d'une terrasse chaufée pendant que les autres sortent du métro et qu'il fait super super froid).

Juliàn, ¡ a tu salud !
Gracias por este momento, cuando tu quieres para fumar un porrito conmigo !

par Loubard

Berceuse pour ma mère, de Juliàn Herbert
Littérature mexicaine (traduction de Pierre Ducrozet)
13e Note, novembre 2013
21.90 euros



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire