C'est ainsi que, moyennant de fâcheuses coïncidences et faute de preuves, ils se retrouvent libres, mais sans cesse pointés du doigts, menacé, voire presque battus à mort. L'enquête n'avance pas, et il faudra du temps pour les garçons afin de trouver un semblant de paix, loin de leur vie d'adolescent, que ce soit géographiquement ou dans leur comportement (encore que).
Ce n'est qu'en 2003 que les choses connaissent un avancement : en effet, les technologies ne sont plus les mêmes, et certaines enquêtes non résolues sont rouvertes pour des analyses plus poussées. Mais là, pouf ! On s'aperçoit que toutes les preuves de cette affaire ont disparu, toutes sauf une, jugée sans importance.
Voilà ce dont traite ce roman qui n'est pas tant un roman policier puisqu'on y voit plus de côté humain, psychologique, que de termes techniques et de vrais codes de flics - à me demander même à un moment si l'enquête n'était pas finalement un prétexte, puisqu'on en voit très peu l'avancée, ou le point de vue de ceux qui s'en occupent officiellement. Parce qu'au final, ce seront à eux de tout mettre en place pour ne pas finir par mourir de cette erreur de jugement. C'est un véritable plaidoyer pour la justice qu'on se fait à soi-même.
Dans un climat de peur, de méfiance, de colère et de suspicion, d'adolescence perdue à jamais, Val McDermid écrit sans jamais céder la place à l'ennui ou au sur-place, car si l'enquête n'avance pas, la vie continue, et on passe son temps à chercher dans chacun des personnages le criminel qu'il est peut-être, en titillant chaque défaut, chaque mauvaise action. Elle décrit les personnages et leur entourage de manière très intime, difficile de ne pas s'attacher et de ne pas y croire. Son écriture, sans être transcendante, tient en haleine ce qu'il faut sans pour autant devoir instaurer un énorme suspense à chaque chapitre, même si le livre connait de très nombreux rebondissements. Aucun des personnages n'abandonnera jamais, même vingt-cinq années plus tard, et quitte à y laisser sa peau, que ce soit par vengeance ou désir de rétablir la vérité. Et je dois vous avouer que la conclusion de tout ça... laisse vraiment sur le cul.
par Mrs.Krobb
Quatre garçons dans la nuit de Val McDermid
Littérature écossaise (traduction de Philippe Bonnet et Arthur Greenspan)
J'ai lu, février 2014
7,60 euros
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire