mardi 13 mai 2014

"Ladyland ; anthologie de littérature féminine américaine"

Pas de fioriture, nada. Pas de blabla non plus, ici la putain de plume est plus forte que la bite-épée de cette vague d'auteurs couillus arpentant les routes de l'Amérique tout en se mettant cher au whisky.

Bien sûr que j'crache pas sur le talent d'certains messieurs, mais bordel, les coups de poings dans le bide ici, c'est pas à eux que je les dois. Aux putes, aux stripteaseuses, aux ados punks rebelles, aux professeurs de littérature, aux groupies, aux muses, aux compagnes d'artistes.

Difficile de choisir ne serait-ce qu'une nouvelle ou un témoignage pour dessiner ce que ça provoque comme sentiment. La rage aux tempes, la cigarette roulée qu'on ose à peine remettre sur le cendrier pour ne pas louper un seul morceau de ce qu'on est entrain de lire.

Ladyland est un recueil de nouvelles, de poésie, de blessures, de beauté, d'anecdotes et en bonus un petit historique sur le féminisme américain et français. Histoire d'en savoir un peu plus sur les différents courants, sur les héros qui fascinent les ligues les LGBTI, les Riot grrrl, ou tout simplement les hétéros qui décident que la femme est un homme comme vous et moi.

On pourra y lire (entre autres) les débuts de passes sordides, glauques, voulues, l'excitation que l'on ressent à danser nue devant des hommes, l'absurdité de la chose précédente, les déviances sexuelles, les joies dégueulantes de la maternité, (un peu) d'intimité de Susan Sontag, une relation ambigüe avec Bukowski,...

(fais chier il vous faut quoi d'autre pour que ça vous donne envie après tout ce que je viens d'énumérer ?)

C'est ce qui m'a fait prendre mon pied. Peu importe qu'on soit militant, rageux, qu'on se fasse chier ou que la curiosité nous pousse à faire défiler chaque page jusqu'à la fin. Ce recueil n'est qu'une petite pierre de plus, balancée dans un combat perpétuel. Je sais pas s'il est destiné à faire évoluer certaines mentalités, mais je lui souhaite. D'ailleurs je vais t'en vendre plein ma gueule, juré craché.

13e Note à cette particularité de plonger là où tu sais que c'est déjà la merde, mais où les habitudes font que tu fais plus gaffe à certaine choses, j'avais déjà fait l'expérience avec Berceuse pour ma mère, c'est encore une putain d'réussite, j'te tire mon string, mon slim et mes camel-ocb, toi et ta ligne éditoriale de grand malade.

J'te préviens toi qui lit ça et que l'envie prend de rentrer dans ma boutique : si c'est pas pour prendre une exemplaire de ce foutu bouquin ça va très mal aller pour notre amitié, j'risquerai même de plus jamais te payer un coca de toute ma vie.

Sinon j'te le prête, t'en sortiras pas moins bête, et si t'es cap d'aller pisser sur une Boutin au passage alors on redeviendra sûrement copains.

See ya !

par Loubard

Ladyland ; anthologie de littérature féminine américaine
Littérature américaine (traduction par Ariane Bataille et Annie-France Mistral)
13e Note, mai 2014
24.95 euros

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