samedi 23 août 2014

"Le roi n'a pas sommeil" - Cécile Coulon


Chère Cécile,

Tu vois là maintenant tout de suite, c'est moi qui se fait lou dans une carcasse d'agneau. T'as déjà eu l'envie pressante de trouver un livre et que ce serait la fin du monde si tu le trouves pas dans la seconde ?

Paris laisse ses librairies ouvertes jusqu'à tard le soir et permet aux envies pressantes d'être satisfaites - et aussi si t'es cap de t'faire payer un billet de train par Viviane Hamy je pense que y'a moyen qu'on puisse  prendre un chocolat chaud vers les mêmes heures- .

J'en ai eu pour mon grade. Tu m'as fait penser à un bouquin de Céline Minard, Faillir être flingué. J'trouvais ça dingue qu'un auteur français puisse pomper adroitement les grands romans américains.

En plus de te trouver drôle et pleine de blondeur qu'on aimerait voir plus souvent sur les grands boulevards, j'peux t'assurer que ta plume détonne autant que la sienne. Tu fais le même effet que les bouquins qu'on dévore chez Gallmeister. J'y ai niqué mon paquet de clopes, je l'ai pas lâché de la soirée. C'est beau, touchant, le style vraiment pas chiant. En gros chuis entrain d'te comparer à du Faulkner moins le tube de doliprane que tu péta en essayant d'y comprendre quelque chose.

Chers lecteurs,

Le roi n'a pas sommeil démarre sur le résultat d'un fait divers et s'arrête tout juste avant de savoir ce qui s'est déroulé. La suite raconte l'histoire des personnages, ce qu'ils sont, les liens qui se créent, se bousillent, les corps vieillissants, avec une approche tout en suspense. Y'a un côté pourri comme chez Stephen King quand il décrit des petites bourgades avec des gosses qui jouent dedans, et que l'ambiance angoissante te fait comprendre que y'a quelque chose de bien crado en dessous.

J'sais pas comment vous expliquer que le fond on s'en fout un peu, la forme par contre. P'tain les gars le jour où j'sors un bouquin je rajouterai bien une ou deux influences. Les personnages de Cécile ne sont pas beaux, les hommes surtout. Elle prend un malin plaisir à transformer les corps en quelque chose d'abjecte, froid mais tellement vrai.

Dans la série paye ta putain de découverte, Le roi n'a pas sommeil gagne haut la main, la preuve, ça m'a donné envie de réécrire après tout ce temps.

Chère Cécile,

Bah tu vois en plus de m'faire revenir sur ce que je dis de la littérature française en générale, à savoir que y'a pas besoin de s'automasturber pour écrire en France tu nous offres une petite pépite qu'on regrette vraiment pas de lire entre minuit et deux heures du mat'.

(et si t'es plus au taquet du coca que du chocolat chaud, je suis pas trop chiant, juré)

Chers lecteurs,

Qu'est-ce que tu branles encore à suivre ce que je viens d'écrire ? t'es pas déjà entrain de faire trembler ton clavier pour te procurer un de ses romans pour qu'on puisse en parler ou comparer ? T'inquiètes je déconne. J'sais bien que t'attends que ta petite librairie de quartier elle ouvre pour que tu prennes plaisir à dire que c'est nous qu'on t'a donné envie d'acheter du papier pour pas t'ennuyer pendant tes longues et froides nuits d'août.

Sioux les gars,
j'reviens bientôt

par Loubard

Le roi n'a pas sommeil, de Cécile Coulon
Littérature française
Points, janvier 2014
6.20 euros

1 commentaire:

  1. Ah ben ça m'étonne pas ! Il faut que je le lise, j'ai surkiffé Le rire du grand blessé.

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