dimanche 15 juillet 2012

"Gokan" - Diniz Galhos

Bonne nouvelle pour ceux qui ont aimé la série du Livre sans nom, Diniz Galhos (le traducteur français) revient en force avec son premier roman, qui s'inscrit sans aucun problème dans la même lignée. Au point même qu'on est en droit de se demander à quel point celui-ci a bien pu interférer dans les récits de Monsieur l'Anonyme..?

Gokan est une référence directe et largement assumée aux films de Quentin Tarantino, voire un scénario écrit expressément pour ce dernier et servi sur un plateau d'argent. C'est sans surprise donc que Tarantino devient l'un des personnages secondaires du livre, mais néanmoins récurent, de façon physique ou abstraite. De nombreuses autres références cinématographiques ou musicales feront leur apparition implicite.

Le livre s'ouvre au départ en courts chapitres dédiés à chaque fois à un ou plusieurs personnages qui n'ont strictement rien à voir les uns avec les autres, pour installer le décor et se familiariser un peu avec eux, car attention : il y en a pas mal, et ils sont tous aussi fous et furieux, voire un peu pire à chaque page tournée. L'action se passe au Japon, et implique multiple règlements de compte, histoires d'argents, propos ouvertement racistes et patriotiques, rumeurs de fantômes, large éventail d'armes à feu, yakuzas à lunettes noires et un bonus de survie avec trente-et-unes façons de tuer un homme, en détail. Le Bourbon Kid démultiplié dans toute sa splendeur.

En quoi est-ce que Diniz Galhos se démarque donc des autres ? Par son humour glaçant voire horrible, ses répliques très intellectuellement tortionnaires lancées au plus vif de l'action, ses personnages bien trouvés, même si très caricaturaux par moments, le rythme percutant de l'action qui fait qu'il n'y a pas moyen de s'ennuyer (surtout à partir de la moitié du livre) et la petite poignée d'anecdotes qui font bien sourire. Et surtout, parce que c'est important, je suis à peu près certaine que même ceux qui n'aiment PAS lire peuvent se jeter à toute vitesse dans cette explosion courte mais intense.

Venez donc vous assoir dans ce bar minuscule, boire une coupe de saké et voir qui tire en premier.

par Mrs.Krobb

Gokan par Diniz Galhos
Littérature française
Le cherche midi, juin 2012
16,80 euros

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