Déjà elle c'est madame, et moi j'suis qu'le critiqueur t'as vu ? Mais t'en fais pas mon chat j'ai ce qu'il te faut, seulement voilà, il faudra passer par toute une gamme de couleurs d'abord ; noir, rouge, blanc, sable. Le tout bien emballé entre deux couvertures Bleu Pétrole. Go ?
Bonne-Nouvelle à Paris est une tour de Babel où résonnent toutes les langues du monde (j'sais d'quoi je parle c'est là que je bosse). La plus importante pour Léa, celle qui la touche le plus, est l'algérien. Elle y est aussi sensible qu'Emile Ajar (Emilie Achard ?). Il ne lui faut qu'une poignée de secondes pour fusionner avec Amin.
Léa cherche l'identité, celle qui permet de savoir qui on est, de pouvoir mettre autre chose que des images dessinées par l'enfance et l'imagination sur les racines de l'arbre généalogique. Léa cherche son père et part vivre l'histoire qui lui manque, celle qui complète et permettra de comprendre les troubles de sa mère, Myriam.
Myriam elle raconte 1961, les CRS, les manifestants, la Seine, le devoir de Mémoire, le devoir de l'Oubli. Honteuse d'être française. Elle raconte l'homme venu d'un pays du Sud, celui qui travaillait à Boulogne et venait lui chercher son journal tous les jours avant qu'elle n'en tombe amoureuse.
C'est une enquête non policière, aussi crédible qu'évasive. Où l'on déclare qu'il existe quelque chose plus fort que l'Amour, où l'on accepte que les choses simples soient dites avec beaucoup d'humilité et de poésie. Le début est un brouillard qui s'évapore au fil des pages et vaut largement la peine de l'affronter. Si les premiers paragraphes auront tendance à t'paumer un peu, la narration passant de Je à Il te guidera proprement jusqu'à la dernière page.
Du Xe arrondissement aux grandes villes d'Algérie, Florence Miroux souffle ses mots, te transporte géographiquement et historiquement vers le Beau. En plus de la palette chromatique, attends toi donc à passer par une gamme complète de sentiments (curiosité surtout).
Et de deux pour cette maison d'édition qui vient d'me faire écrire un article sans un seul gros mot (t'es fière hein m'man ?). J'ai beau me triturer le crâne j'y arrive pas. J'viens d'me faire souffler. Alors tout ce que j'peux dire pour terminer c'est que c'est le genre de cadal qu'on peut se faire ou qu'on peut faire à quelqu'un qu'on aime beaucoup à condition qu'il aime la belle littérature (d'façon si il aime pas il changera d'bord après celui-là).
Pis t'façon quand on se pose deux secondes pour réfléchir au titre, franchement ça t'mets pas l'oasis à la bouche ?
Deal mon gars, plutôt deux fois qu'une.
par Loubard
L’étrangère qui a perdu ses yeux dans le sable, de Florence Miroux
Littérature française
Bleu Pétrole, octobre 2013
20.00 euros
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