Michael Ondaatje a eu la chance de faire lui-même lorsqu'il était encore jeune cette grande traversée, de l'exotique Sri Lanka à la bien proprette Angleterre. De quoi en faire baver plus d'un, et quoi de mieux pour passer les longues journées de voyage que deux amis un peu turbulents qui ne demandent qu'à explorer le monde sous toutes ses coutures ? Il oeuvre en peintre impressionniste pour nous décrire ce périple : son carnet de route, plus qu'un roman d'aventure, décrit la vision de l'enfant comme d'une personne qui capture l'essence du moment et tente de mettre en couleur les personnes qu'il croise. D'ailleurs, ces messieurs et mesdames tout-le-monde se révèlent être finalement des personnages assez atypiques.
Le côté autobiographique ne permettant pas trop la fantaisie, on reste dans un registre plutôt sage et coulant : il n'y a qu'à se laisser porter par les flots, se laisser diriger d'un bout à l'autre de la traversée en sirotant une limonade. Ca a un air nostalgique des dimanches après-midi avec les copains à faire les quatre cent coups, à profiter de l'excuse de la jeunesse pour faire jouer l'innocence. Le récit est plutôt gentillet mais pas déplaisant, on en profite pour se rappeler des premiers émois et des premières grosses bêtises, de la découverte du monde et de l'envie d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte.
Si vous cherchez encore un cadeau à faire à cette personne de votre famille que vous ne connaissez pas, ou peut-être que si, mais vous n'êtres pas très inspiré, et que vous voulez quand même faire plaisir sans trop vous tromper, vous pouvez miser là-dessus.
par Mrs.Krobb
La table des autres de Michael Ondaatje
Littérature canadienne (traduction par Michel Lederer)
Points, août 2013
7,20 euros
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