C'est un petit livre, qui se lit facilement, avec une écriture douce et enfantine, celle de la voix d'un enfant qui raconte la difficulté de vivre avec une mère absente, isolée dans le pays des kangourous, qui ne sait pas vraiment aimer comme une mère, et un père sensible, qui n'arrive pas à atteindre de sommets, encore moins les kangourous. Le monde est un peu vague quand on a neuf ans, et il faut bien se faire ses idées à soi, mais que penser de la tristesse des adultes, celle qu'on ne comprend pas et qu'on n'a pas encore vécue, et que faire quand on est abandonné de force ?
Heureusement qu'il y a la grand-mère pour s'occuper de Simon, et qu'elle lui fait vivre de douces fantaisies puisque son père, après s'être enfermé dans le lave-vaisselle, a été placé à l'hôpital, avec les autres adultes un peu perdus ou un peu fous. Des personnages colorés, pleins de bons sentiments et de petites attentions, vont faire oublier à Simon que la vie n'est pas toujours aussi rose que les histoires qu'on raconte dans sa tête. Violent et poétique comme ce livre qui m'a marquée quand je lisais ado : Quand j'avais cinq ans je m'ai tué. Une belle rampe à tenir quand la vie s'écroule un peu, à faire lire de préférence à un jeune public, puisque l'écriture se veut comme telle, ou aux grands qui continuent de voir le monde avec les yeux de l'enfant qu'ils ont été, et qui n'a pas fini de refaire le monde à sa façon, pour oublier qu'il est parfois bien trop gris.
A lire comme on boit un lait-fraise, mélangé avec un petit goût de fête foraine, de l'émotion, de la tendresse, des haut-les-coeurs et du happy end malgré tout.
Bonus : les premières pages du livre et Loubard qui vous parle de son précédent livre, Autobiographie d'une courgette.
par Mrs.Krobb
Au pays des kangourous de Gilles Paris
Littérature française
J'ai lu, décembre 2013
7,20 euros
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