Une histoire somme toute assez commune, sans grand rebondissement ni grand étonnement, qui porte son gros baluchon de misère. On pourrait comparer les malheurs et l'acharnement de William Stoner avec l'histoire de Job, tirée de la Bible - deux hommes justes et droits, dont la foi, le courage et la résolution sont soumises à dure épreuve, mais qui ne manquent jamais de croire en leur maître, leur guide, qu'il soit spirituel ou intellectuel. Peu importe les tempêtes essuyées, pourvu qu'il y ait la passion, l'envie de s'en sortir, de créer quelque chose, de donner envie à son prochain de devenir plus fort, intelligent, aimant. On sent véritablement l'engouement pour la culture, pour l'objectif qu'elle apporte à des vies sans but, sans espoir, sans intérêt, mais on sent également le désespoir face à la misère humaine, face à la violence, à la jalousie, au mépris, au combat entre classes sociales.
Y a-t-il une part d'autobiographie dans ce livre, sachant que l'auteur lui-même (dont le nom ressemble à celui de son héros) a été professeur de littérature et a connu - et servi pour - la guerre ? En tout cas, l'engouement pour la poésie, celle écrite, et celle qui se vit, est bien présent, malgré le fatalisme certain.
par Mrs.Krobb
Stoner de John Williams
Littérature américaine (traduction par Anna Gavalda)
J'ai lu, janvier 2013
7,60 euros
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