Il semble à tout point de vue que ce soit une autobiographie, il ne faudra donc pas trop y chercher du romanesque et de l’extraordinaire, et plutôt lire ce livre comme un témoignage. Les autres personnages (réels ?) qui apparaissent de temps en temps ne sont que peu développés et on a du mal à s’y attacher - au contraire des animaux de laboratoire et de Ganesh, qui sont le vrai fil rouge de toute l’histoire. Et j’ai eu aussi du mal à m’intéresser vraiment à l’aspect artistique décrit ici, il m’a semblé froid, dénué de charme et de créativité, si ce n’est à la toute fin du livre - peut-être est-ce voulu aussi, comme un effet de style visant à renforcer le passage à vide que traverse la protagoniste.
J’ai trouvé la deuxième partie du roman beaucoup plus intéressante que la première, qui m’a semblé très longuette et plate. Une lecture partagée, mitigée, à l’instar du roman qui se découpe très souvent en deux parties : cerveau gauche et cerveau droit, réflexion et interrogation, affirmation et doute, science et croyance, art et maladie, éléphant et souris… Le texte est donc entrecoupé de pages de réflexions subites, qui se veut à l’image du cerveau humain qui déconnecte de temps en temps de l’action linéaire pour se mettre à penser à outrance, en faisant des analogies subtiles et parfois déroutantes. Ce qui est un effet voulu en découragera peut-être certains, puisqu’on aura de temps en temps l’impression de devoir suivre deux histoires en même temps. Ceci dit, le propos est bien assimilé, et la forme sert au fond. A lire, donc, si on se sent dans la même situation.
par Mrs.Krobb
Sensorium de Abha Dawesar
Littérature américaine (traduction par Laurence Videloup)
10/18, juillet 2015
8,40 euros
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire