lundi 1 avril 2013

"Demande à la poussière" - John Fante

Quitte à taper dans la litté américaine, autant plonger dans celle qui tâche, une histoire qui fait grincer, un-je-sais-pas-trop quoi de whisky rance qui date d'avant les 50's à Los Angeles. Faut dire ce qui est, Fante m'avait déjà séduit dans Mon chien stupide, j'ai été habilement conseillé. (comme quoi si t'es en rade de lecture, va cogner dans une librairie indé ce sera toujours mieux qu'à la Fnac ou chez Virgin, un clin d’œil à la librairie Texture en passant).

Demande à la poussière fait partie d'une saga ("Le quatuor Bandini"). Je suis rentré en collision avec l'italo-américain en cours de route (le deuxième). Dommages collatéraux, des images plein la tronche d'une Amérique qu'on peut pas connaître, un voyage dans le temps sans les 2,21 gigawatts nécessaires si tu veux mon avis.

Arturo Bandini, petit personnage égocentrique et fier de lui, se proclame héros même surtout en cas de situation critique, aime dialoguer avec lui-même sur le papier. Il rend compte de la pauvreté dans laquelle il stagne (lui avant l'Amérique post 1929, le truc qu'a plongé le pays dans la misère la plus totale tu sais), se tape des flips catholiques à t'en faire faire pipi dans ta culotte tellement il s'en veut de pas croire au petit Jésus.

Jeune écrivain en quête de richesses, d'ascension sociale et de sexe (du moins c'est ce qui se dit dans sa petite tête). En gros manque d'inspiration et puis un jour il croise sa mexicaine (on me fait signe que ladite mexicaine c'est Salma Hayek dans le film mon gars tu peux y aller).

Camilla Lopez, va nous traumatiser le gadjo, le faisant passer par tous ses états. Bandini exécrable, raciste, jaloux, possessif, violent, dépressif, généreux, trop bon trop con, ange gardien, séducteur, puceau et amant fougueux. Bref un sacré tableau d'amour passionnel.

Bien que la relation du chat et de la souris soit au sommet du bouquin, on comprend à la fin que ça sert à rien, et puis merde quoi Bandini tu vas devenir riche, t'avais qu'à changer de trottoir, c'est elle qui s'est trompée d'histoire.

Liberté ! On est content de refermer le roman qui fait un peu l'effet du Cillit Bang dans la plus crasseuse des baignoires mondiales. On déteste Bandini d'amour et on l'aime de dégoût, avec ses allures de grand frère d'Holden Caulfield (le phrasé en moins) et ce qui pose l'ambiance dans Sur la Route de Kerouac.

Du soleil de Los Angeles aux joints qu'on fume dans les placards, j'ai pris mon pied. Si t'es tenté te retiens pas, c'est tout bon (et si t'as le bonheur de lire Mon chien stupide dans la foulée tu te sentiras pousser des ailes). Ouaip.

par Loubard

Demande à la poussière, de John Fante
Littérature américaine (traduction par Philippe Garnier)
10/18, janvier 2002
7.10 euros


1 commentaire:

  1. Bandini ; le premier de l'histoire était encore plus chouette, genre moins déjà-lu !

    Vivement la fin du Brautigan - trois heures ? - !

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