On retrouve donc ce cher Burroughs, écrivain terrible et fou, reclus avec sa carabine et sa machine à écrire, et son obsession pour la mort. Obsession confirmée par un accident fortuit avec une autruche qui se promenait devant sa voiture, qui le conduira à l'hôpital. Suite à quoi, un mystérieux inconnu lui envoie par la poste des... bouts de lui-même. Oui, oui, d'abord une dent, puis un appendice, un rein... Ce qui lui donne une très bonne idée pour son prochain roman.
D'ailleurs, à l'occasion d'un cours d'écriture qu'il officie, un de ses élèves lui présente une nouvelle, qu'il trouve grandiose et propose de publier, pour sa postérité à lui, puisque Burroughs est le plus grand modèle de ce jeune homme.
Frémissant et tout en hachure, ce récit illustre à merveille l'idée que l'on peut se faire de Burroughs à sa fin de vie. C'est presque touchant, en tout cas très humaniste, et plein de philosophie au niveau du scénario... que les dessins viennent chambouler, tout en noirceur, en angles pointus et en démesure, en éclaboussures, en crevasses. On retrouve le côté torturé, sombre et dérangeant de l'écriture de Burroughs, on s'y sent presque seul et trop petit. C'est sale et ça pourrait mettre mal à l'aise si l'histoire n'était pas si bien posée de l'autre côté de la balance. Ceux qui affectionnent le trait et le côté décalé de Dave McKean raffoleront de cet ovni sans aucun doute possible ! Peut-être même que ça y ressemble... un peu trop. Pour mon plus grand plaisir.
Bonus : Entretien avec David Soares et avec Pedro Nora et un extrait (ci-dessous).
par Mrs.Krobb
Mr. Burroughs de David Soares & Pedro Nora
Bande-dessinée protugaise (traduction par Anick Bilrerio)
FRMK, avril 2003
14 euros
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