mercredi 24 avril 2013

"Tifenn : 1 Punk : 0" - Vincent Mondiot

Ces messieurs qui prennent la plume et qui s'incarnent en adolescentes, me fera toujours tiquer. J'ai imaginé la suite Des cornichons au chocolat de Labro dans lequel Stéphanie serait passée par la case dépoussiérage ; un ordinateur portable en guise de journal intime, le tactactac des doigts pour ambiancer niveau sonore, un frangin punk (aussi punk que les mecs qui traînent devant Goéland). C'est mignon, du moins au début.

Tifenn est une ado complètement normale, avec un penchant pour les jolies filles qui écoutent Crystal Castles. Comme tous les héros, elle cache un secret, mais c'est pas vraiment vraiment une double identité.
Son corps est une bombe à retardement, qui peut céder comme une envie de pisser, au point de la faire crever.

Ouais. Dur.

Ne connaissant rien de son frère qui s'est fait la malle quelques années plus tôt, elle reprend contact avec lui et décide d'investir le milieu "punk" (elle a 17 ans et écoute Katy Perry, j'te laisse imaginer la rencontre). Elle part en tournée avec Knife in Knife out dans un van pourri à travers les routes de France et va peu à peu se laisser séduire par cette bande de crados.

Roman touchant, gavé d'émotion sans tomber dans le mélo (ouais parce que sinon pas la peine d'obtenir une critique ici j'vous le dit tout de suite les gars), on est loin des clichés qui font vibrer les pré-pubères en quête de sexe, drogues et rock'n'roll. Ici beaucoup de vomis, de cuite à la bière, d'odeurs douteuses, enfin bref le côté rassurant et humain de gosses qui n'ont rien à perdre, qui survivent en attendant de trouver quoi foutre de leur vie.

L'idée c'est que Tifenn compte les points entre l'univers Punk et elle et comme elle y connait pas grand chose elle se prend un peu une raclée. Mais quand tu vois la force qu'elle a, sa façon de voir la vie, d'aborder son quotidien. Alors ouais, là tu comprends le titre.

T'as compris, j'ai été séduit. Plus ça va et plus je vire ma cuti, j'vais finir par lire que des romans comédie dramatique qui titillent un peu la boule dans la gorge et tout. Bordel. Donnez moi du trash un peu que je reprenne du poil de la bête et du bitume (beaucoup de bitume).

Mes féloches à Vincent Mondiot en tout cas ! Tu peux être sûr mon gars que si j'croise une petite zouz posée je lui mettrai l'histoire de Tifenn entre les mains, au moins pour lui montrer qu'on est pas des monstres et que c'est pas grave si on se lave qu'une fois par semaine.

 par Loubard

Tifenn : 1 Punk : 0, de Vincent Mondiot
Littérature française
Collection Exprim'
Sarbacane, avril 2013
14.90 euros

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