dimanche 9 juin 2013

"Du Bonheur à l'envers" - Paul Ruter

Le "bonheur à l'envers", c'est par exemple quand des parents ne sont plus amoureux et se fâchent tout le temps, c'est quand on peut profiter de l'argent de ses parents mais pas de leur compassion, quand un petit garçon très beau et futé se fait ronger par une maladie grave, bref : c'est le retour de bâton. C'est aussi vouloir s'amuser, mais ne pas pouvoir à cause des normes de la société. Voilà ce que peut constater Victor, pendant sa dernière année avant de rentrer au collège. Sa vision du monde, encore un peu floue et criblée de trous, dépend notamment de ses parents qui travaillent tous les deux dans le social mais qui n'arrivent pas à s'en sortir avec leur propre famille. Et c'est vrai, c'est pas évident quand on a à la charge une tante autiste et un oncle mythomane excentrique, et que son père se retrouve bientôt au chômage. Et c'est d'autant plus difficile quand on n'arrive pas à apprendre le piano et qu'on se retrouve à jouer dans la pièce de fin d'année dans le rôle d'un.. buisson.

Tout dans cette histoire regorge d'originalité, des personnages très caractéristiques aux situations loufoques. On n'aurait pas de mal à se croire un petit peu dans l'univers de Roald Dahl, sans le côté fantastique, avec ce petit gamin un peu perdu qui ne peut compter que sur des gens qui le poussent à aller dans une direction autre que celle qui lui est dictée par son entourage. Ici, on apprend à profiter de la vie et à sécher les cours pour apprendre les échecs à la russe.

Sans verser ni dans la fausse naïveté ni dans trop de clichés, Paul Ruter aborde des problèmes de la jeunesse et aussi ceux des adultes, avec le ton qu'il faut. Espiègle et poétique, parfois radical et parfois plein d'humour, il sert une histoire haute en couleur et bien écrite. Cerise sur le gateau : Anne Montel, qui a dessiné l'illustration de couverture, a un univers très proche de celui décrit dans ce livre, ce qui donnerait presque envie de voir encore plus d'images, à l'intérieur. Comme quoi, on ne grandit jamais vraiment... Alors merci à Didier Jeunesse encore une fois !

par Mrs.Krobb

Du Bonheur à l'envers de Paul Ruter
Littérature jeunesse
Didier Jeunesse, mai 2013
14,20 euros

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