Ce qui fait donc le métier d’homme, c’est avant tout de se mettre dans la peau de ce qui sont traités comme des moins-qu’hommes, c’est de se rendre compte à la fois de la chance que l’on a d’être en vie et de pouvoir en faire ce que l’on veut tout en ne prenant pas comme acquis que celui qui est défavorisé en est forcément moins heureux, moins vivant, mais aussi de prendre conscience de son corps, de ses pensées. C’est accepter autant la joie que la douleur, la capacité comme l’incapacité, ne pas porter de jugement trop hâtif ni trop sévère. C’est aussi accepter que l’on peut mourir, mais qu’avant ça on doit vivre, et bien, de préférence - et ce peu importe les choix que la vie peut faire à nos places, qu'ils semblent justes ou injustes. C'est profiter de la présence d'autrui, en tirer tout ce qu'il peut y avoir de bon, d'encourageant, de positif, sans se tirer dans les pattes en permanence.
Un point de vue très intéressant qui passe de l'enfant à l'adulte, bien qu’obligatoirement non-exhaustif étant donné l’épaisseur du livre. A qui aime ou s’intéresse à la philosophie, sans qu’il y ait besoin d’en savoir trop, ce livre sera bénéfique pour se remettre à sa place d’homme, mais aussi à y reprendre goût. L’entretien de fin avec Bernard Campan rajoute beaucoup à l’idée de spiritualité, de volonté, de discipline et de lâcher-prise, et renseigne notamment sur les bienfaits de la méditation.
A lire en parallèle du livre cité précédemment, pour approfondir la réflexion sur l'homme dépouillé des attributs qu'on lui confère d'habitude.
* définitions données respectivement par Descartes, Rabelais, Valéry, Brillat-Savarin, Beaumarchais.
par Mrs.Krobb
Le métier d’homme de Alexandre Jollien
Essai français
Points, février 2013
6,90 euros
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