Crise des vingt-cinq ans : Phase d'effondrement mental qui survient entre vingt et trente ans, souvent provoquée par l'inaptitude à fonctionner hors de l'école ou de tout environnement structuré, couplée avec la révélation de la solitude ontologique de chacun dans ce monde. Coïncide souvent avec l'installation dans le rituel médicamenteux.
Auto-intox antiprésent : Se persuader que le passé est la seule époque digne d'être vécue et que la seule époque susceptible de redevenir intéressante est le futur.
Petit lexique improvisé par l'auteur, disséminé copieusement en marge du texte, afin que le lecteur puisse comprendre assez rapidement où il veut en venir. La Génération X, celle de ceux qui sont nés à la fois trop tard et trop tôt, la génération qui a un profond mépris pour la génération de ses parents, à laquelle elle associe ennui, technophobie, manque d'ambition et d'extraordinaire. Génération qui pourtant ne manque pas de revenir inlassablement sur les années 40, 50, 60, 70, tout en attendant patiemment la fin du monde, prévue bientôt grâce aux avancées dans le nucléaire et l'atomique.
Le trio de presque-trentenaires, qui forme le pilier du roman, n'arrive pas à se situer dans l'espace-temps. Tout semble en décalage permanent, et il devient difficile de trouver un but dans sa vie si on veut en même temps réussir socialement et économiquement. Bercés par des ambitions dignes de l'époque Kerouac, mais manquant cruellement d'assise dans le présent, ils se racontent des histoires abracadabrantes pour passer le temps, se convaincre que leur vie est digne de faire un bon roman.
Criant de vérité dans les clichés poussés violemment sous les projecteurs, subtil dans ses définitions de ce qui représente cette génération tellement désabusée, Douglas Coupland (Toutes les familles sont psychotiques, Joueur_1...) est sans doute l'un des auteurs préférés des adolescents et des jeunes adultes débutants dans sa catégorie. Histoires d'amour ratées, garde-robes élaborées dans un style frisant le choc des cultures semi-calculé si représentant des années 90, vacances en famille barbantes, appartements pourris mais à l'ameublement savamment étudié, dénigrement des générations passés, attente d'un futur meilleur, petits jobs pourris, et le final abandon de tout pour aller vivre une vie meilleure ailleurs - comme si l'herbe y était plus verte.
par Mrs.Krobb
Génération X de Douglas Coupland
Littérature américaine (traduction par Léon Mercadet)
10/18, mai 1994
5,12 euros
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