Ce qui se démarque le plus, ce sont évidemment ses relations avec les hommes, très spontanées, irréfléchies, puis finalement regrettées. Si le concept est très familier, la façon détachée et honnête dont elle traite ce côté-là de sa vie est brut de décoffrage, sans concession, sans fard. C'est réellement traité comme un journal intime - on aime, ou pas, mais c'est bien abordé. Ceci dit, ce que j'ai retenu le plus, c'est la façon dont elle montre son parcours artistique plutôt chaotique en premier abord, puis assez bien abouti à son arrivée à New York, avec les fanzines auxquels elle participe en même temps que d'autres grosses têtes de la bande-dessinée. Son succès, plus grand que celui de son compagnon de l'époque, lui-même auteur de comics, sera d'ailleurs source de nombreuses disputes entre eux, reflétant bien la difficulté toujours très grande de percer en tant que femme sans que ce succès soit sexué d'une manière ou d'une autre.
Une bande-dessinée sans grande prétention, qui ne se prend pas trop au sérieux, qui prône plutôt l'auto-dérision et la légèreté, même sur des sujets qui pourraient sembler graves. Le dessin, à tendance très bordélique, très cru, très contrasté, est tout en détail - ce qui peut sembler d'abord assez lourd à la lecture, mais qui finalement m'a beaucoup plu, car ça rend l'image fortement vivante et réaliste, fort à propos dans son contexte. Rien de très novateur, mais ça fera sourire les jeunes et vieux dessinateurs.
par Mrs.Krobb
Changements d'adresses de Julie Doucet
Bande dessinée française
L'association, novembre 1998
14,20 euros
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