C'est le deuxième roman de Philip K. Dick et il comporte certes quelques maladresses, mais on peut dire qu'il expose déjà au grand jour ce que seront ses thèmes de prédilection à venir : le futur, les organisations gouvernementales biaisées et radicales, la surveillance, la conquête spatiale, les êtres mutants, le dérèglement du temps, les drogues, la fatalité, la religion, les "freaks"...
Sans faire un long exposé du décor qu'il déroule sous nos yeux, il l'intègre petit à petit, sans accrocs et sans que cela paraisse compliqué ou incompréhensible. Ses personnages sont simples, et l'histoire ne se base pas tellement sur leurs personnalités mais sur leur rapport au monde qui les entoure, sur leur façon de réagir à la catastrophe. La traitrise est le phare de la civilisation, de même que de suivre bêtement un mouvement sans se poser de question, qu'il s'agisse de dogme ou de révolution.
L'ambiance est plutôt glauque, presque cauchemardesque, et ne donne aucune issue, si ce n'est celle de plier bagage et d'aller voir ailleurs si l'herbe y est plus verte - quitte à devoir sortir du système solaire. Car se battre contre un ennemi qui connaît déjà tous vos faits et gestes, et être en même temps la cible d'une race extraterrestre envahissante et risquer une guerre interplanétaire, tout en essayant de conserver son boulot, sa femme et son gosse, c'est un pari risqué et plutôt voué à l'échec.
Mais allez, je vous le dis, il y a quand même un happy ending. En quelque sorte.
par Mrs.Krobb
Les chaînes de l'avenir de Philip K. Dick
Littérature américaine (traduction par Jacqueline Huet)
J'ai lu, mai 2014 (original : 1956)
6 euros
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